Cette approche est née en Inde, de la tradition védantique
(de l’Advaïta Vedanta). Elle nous oriente vers la « vision
pénétrante directe et la Connaissance » pour reprendre
les propos de Chuck Hillig. L’accent est mis sur l’écoute
et la disponibilité nous plaçant dans l’observateur, le
témoin de ce qui se vit en nous. Etre observateur de soi-même,
dans le sens, observer sans idée, sa psychologie et sa corporalité.
A la manière de découvrir un nouveau paysage, inattendu, nous
découvrons par l’écoute ce qui se vit en nous : une
pensée vient, nous en sommes témoin, un jugement, un préjugé,
une émotion, nous observons, sans attachement, sans affirmant ni condamnant
ni rejetant. Et s’il y a attachement, affirmation, condamnation, rejet,
nous les observons de même, jusqu’à comprendre leurs origines,
ce qui les a engendré : est-ce par notre éducation, est-ce
par fidélité à notre religion ou/et par ignorance. Voir
que la plupart sinon toutes les idées que nous avons sur le monde et
nous-même, auxquelles nous nous raccrochons jusqu’à en
faire des vérités, sont des idées reçues, d’appropriation
et de seconde main.
L’Advaïta nous apprend à regarder notre histoire, l’histoire
de notre vie pour ce qu’elle est : une histoire avec des événements.
La vie qui passe à travers nous. Se faisant, nous nous décollons
du personnage qui vit l’histoire, de celui que nous nommons l’ego,
la personne. Mais ce décollement n’est en aucun cas synonyme
de rejet de l’ego. Alors l’histoire se vit, entièrement,
totalement,… Nous en sommes les témoins. L’action a lieu.
Il ne s’agit pas nécessairement de se retirer du monde afin de
devenir un ermite, il s’agit plutôt d’apprendre à
se regarder, à s’écouter de cette écoute ouverte
et disponible.
Une émotion survient, une pulsion, un désir, nous l’écoutons.
La colère, la tristesse, la jalousie, la rancune, nous écoutons
ce qui se vit en nous. Nous le pressentons, cette écoute est l’arrière
plan du manifesté. L’écoute est dans le non manifesté.
Le manifesté émerge du non-manifesté. Du silence vient
une expression. Nous sommes non plus identifiés à l’expression,
mais se rappelant ce silence inhérent à chacun de nous.